Chroniques cubaines

mercredi 16 avril 2008

par Patrice Gobeil
Du 5 au 12 avril 2008, quelques membres de notre prestigieux club, dans une hâte de voir l’été arriver pour rouler, ont choisi d’aller trouver le so
leil là où il est, à Varadero de Cuba. Claude Asselin, Marc Villeneuve, Ralph Doyle, Denis Dionne et moi-même (Patrice Gobeil) nous en sommes dons à cœur joie sur les routes cubaines, accompagnés de nombreux amis et proches de notre distinguée confrérie (Yvon Fortin et Louise, André Harvey, Richard Lavoie, Daniel Fortin et Carmen, pour ne nommer que ceux là). Quant à Régis Tremblay, il a profité de la plage avec sa douce traductrice, Esther l’hispanophone, dans un superbe resort dont le nombre d’étoiles rivalise avec un ciel d’été. Pour notre part, notre ami Barrette avait réservé nos chambres au Playa Caletta, un établissement très convenable, à la gastronomie acceptable.

Voici donc quelques commentaires et récits ou se mêlent asphalte et monoxyde de carbone, soleil, sable, palapas, eau salée, bière et rhum.

Pour commencer, un petit verre :

UN MOJITO POR FAVOR

C’est le cocktail cubain par excellence, à base de rhum bien sûr! J’ai pris la recette sur internet, elle ressemble mais diffère un peu de celle de l’hôtel.

2 oz de rhum cubain

1 morceau de lime pressé (1/4)

½ cuillère à soupe de sucre

7à10 feuilles de menthe

Eau gazeuse

Glace pilée

Quelques gouttes Angostura bitter

Dans un long verre, piler le morceau de lime, le jus de lime et le sucre. Ajouter les feuilles de menthe et les piler légèrement pour en extraire les arômes. Ajouter le rhum, quelques glaçons et l’eau gazeuse. Ajouter quelques gouttes d’Angostura bitter.

Boire à la paille, par petites lampées.

ASPHALTE ET MONOXYDE DE CARBONE

La qualité du pavage de la région de Varadero est surprenante et nos sorties furent donc très agréables. Nous nous sommes donc mêlés à cette circulation disparate composée d’autocars modernes, de camion sous toutes leurs formes, de Ladas, de belles américaines d’autrefois, de charrettes à cheval et de vélos cubains (qui constituent un important moyen de transport pour les personnes et les marchandises).

Très rapidement, nous nous sommes aperçus que les carburants utilisés doivent être de piètre qualité et que les systèmes antipollution des moteurs sont inexistants. Bref, la circulation dégage une grosse boucane noire, qui peut occasionnellement obscurcir l’horizon, et tacher notre peau et nos vêtements.

Contrairement au Canada, la fréquentation de l’autoroute est permise et les autres véhicules s’accommodent fort bien des pelotons de cyclistes. Il s’agit de se faire voir et de bien signaler nos intentions. L’autoroute se veut l’axe routier privilégié entre Varadero et Matanzas, à environ 36 kilomètres.

La route de Cardenas est aussi bien fréquentée. Cette ville serait, à en juger par une sculpture située à son entrée, la capitale du Vélo à Cuba (L’une des entrées de la ville est dotée d’un vélo géant monté sur un promontoire situé au centre d’un carrefour giratoire).

Que ce soit via Matanzas ou via Cardenas, ont peut se rendre à Coliseo, localité tristement célèbre au sein du groupe car c’est là qu’André Dubé avait chuté dans une flaque d’acide il y a plusieurs années. Le grand tour Varadero-Matanzas-Coliseo-Cardenas-Varadero est un circuit d’environ 105 kilomètres, comportant de longues ascensions et descentes sans grandes inclinaisons. À Cuba, le vent est toujours de la partie et est même un obstacle plus important que les côtes.

Pour les petits parcours, ou pour une extension, la traversée de la péninsule de Varadero demeure un choix intéressant. L’aller retour de l’hôtel à la pointe fait une distance d’environ 45 kilomètres ou les nombreux hôtels succèdent au village, composé d’habitations, de commerces et de marchés aux puces.

Quelques données quantitatives

Dimanche 6 avril : 85 kilomètres en dépassant Cardenas

Lundi 7 avril : 77 kilomètres vers Matanzas aller-retour

Mardi 8 avril : 47 kilomètres vers la pointe de Varadero aller-retout en avant-midi

50 kilomètres vers Cardenas avec Marc et Claude

Mercredi 9 avril : 105 kilomètres pour le grand tour par Matanzas-Coliseo-Cardenas

Jeudi 10 avril : congé vers la Havane

Vendredi 11 avril : 75 kilomètres vers Matanzas

Samedi 12 avril : 60 kilomètres en direction Matanzas (Cabaret Tropicana)

TOTAL : 499 KILOMÈTRES

NOS AMIS CUBAINS

Lorsqu’un peloton se déplace, des cyclistes cubains s’y joignent et les accompagnent. Nos principaux accompagnateurs furent Rubein, 19 ans, et Eduardo, dans la quarantaine et doté de jambes impressionnantes. À voir leurs montures, ils sont la démonstration que les jambes valent amplement la mécanique. Le vélo vert de Rubein ne comportait pas de câble de dérailleur avant, était d’un poids certain et ses pneus étaient pires que ceux que Daniel Boivin a pu nous montrer (ils auraient trouvé ceux de Daniel neufs…).

Il a tenu à recevoir chez lui une partie du groupe, mais je n’y étais pas. À quelqu’un d’autre de vous relater ce pittoresque épisode.

Le dernier samedi, ce fut l’heure des cadeaux pour Rubein. Tubes, cuissards, maillots et pneus usagés pour nous ont rempli à rebord son sac à dos. Son sourire en disait très long. Il nous laisse son adresse postale et je compte bien lui transmettre quelques photos.

JEUDI, JOURNÉE D’EXCURSION À LA HAVANE :

Puisqu’il est important de se reposer un peu, une excursion vers La Havane est planifiée pour le jeudi. Nous sommes plusieurs à nous y rendre, en autocar avec une guide francophone. La journée est très chaude et ensoleillée.

Les rues du vieux quartier bordent la baie, face à une citadelle qui peut évoquer celle de Québec. Pour le quartier, imaginez un vieux Québec à la mode espagnole, avec des palmiers, des embrasures en arches et des fenêtres garnies de fer forgé travaillé.

Puis c’est la visite du musée du rhum Habana Club ou nous dégustons un savoureux cocktail fait de rhum, de jus de canne à sucre et d’orange.

Le tour de ville se continue vers la place de la révolution et ses immeubles gouvernementaux, puis vers la place du capitole. Il est fascinant de voir ces lieux, la circulation, les parcs et les immeubles. Là comme partout ailleurs à Cuba, l’image de Che Guevara veille sur nous. C’est un véritable dieu, ce Che!

SOLEIL, SABLE, PALAPAS ET AUTRES PETITES RÉCOMPENSES

Si les rouleurs profitent de l’avant midi, la chaleur du cœur de la journée a vite fait de nous rattraper. C’est alors le temps de la dolce vita, à la plage. Que ce soit au soleil ou sous les palapas, ces heures de bonheur tranquille sont fort appréciées. Un bout de temps sur le ventre, par la suite sur le dos, une petite pause à l’ombre, une saucette dans les vagues salées, un petit tour au bar ou au casse-croûte sont autant d’exemples de nos petites misères. Le tout accompagné des incessantes mais très appréciées et variées jokes de l’ineffable Jean Robert.

Puis, une douche et un petit repos, avant le cocktail, le souper et les digestifs au bar de l’étage L2.

On s’y retrouve vers 19h, en se présentant sous notre meilleur jour. Les compagnes et autres touristes féminines nous subjuguent par leurs élégantes tenues estivales.

Bref, de beaux entraînements à vélo et de belles heures de « grosse vie sale ».